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Une jeune Souris, de peu d'expérience,
Crut fléchir un vieux Chat, implorant sa clémence,
Et payant de raisons le Raminagrobis :
"Laissez-moi
vivre : une souris
De ma taille
et de ma dépense
Est-elle à
charge en ce logis ?
Affamerai-je,
à votre avis,
L'hôte et
l'hôtesse, et tout leur monde ?
D'un grain de
blé je me nourris :
Une noix me
rend toute ronde.
A présent je suis maigre ; attendez quelque temps :
Réservez ce repas à messieurs vos enfants."
Ainsi parlait au Chat la Souris attrapée. |
L'autre lui dit :"Tu t'es trompée :
Est-ce à moi que l'on tient de semblables discours ?
Tu gagnerais autant de parler à des sourds.
Chats, et vieux, pardonner ? cela n'arrive guère.
Selon ces
lois, descends là-bas,
Meurs, et va-t-en, tout de ce pas,
Haranguer les sœurs filandières :
Mes enfants trouveront assez d'autres repas."
Il tint
parole. Et pour ma fable
Voici le sens moral qui peut y convenir.
La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir :
La vieillesse
est impitoyable
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Sources :
Texte : Fables de la Fontaine, illustré par Gustave Doré (Livre douzième - Fable
5)
Illustrations
:
Gustave Doré et
Christian Richet
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