n
ce temps-là, le chien et le chat étaient bons amis. Un matin
qu’ils se promenaient ensemble en se racontant de belles
histoires, le chien dit au chat :
- Cher chat mon ami, j’ai grand faim !
- J’ai bien faim moi aussi, camarade chien !
- Qu’allons-nous faire, ami chat ?
- Camarade, vous êtes de beaucoup mon aîné, et j’ai toute
confiance en vous. A vous de décider !
- Hé bien ! Je suis d’avis que nous partions à l’aventure. Pour
peu que la chance nous sourie, nous trouverons bien du gibier
sur notre chemin.
es
deux amis se mirent en route. Ils ne tardèrent pas à rencontrer
sur leur chemin un bœuf gros et gras.
- Camarade, dit le chat, voilà une bien belle pièce !
- Tu as raison, mon ami, essayons de l’attraper.
Le chien sauta sur le bœuf, mais le gros animal s’en débarrassa
sans peine et s’enfuit au galop.
Nos deux compères se lancèrent à sa poursuite.
r,
ce jour-là, la chance était avec eux. Le bœuf, essoufflé par sa
course, tomba dans un trou et se tua sur le coup. Le chien et le
chat commencèrent à le dévorer tranquillement.
Quand ils furent repus, le chat dit à son compagnon :
- Camarade, nous ne pouvons, à nous deux, manger toute cette
viande, et pourtant nous ne voulons pas la laisser perdre !
- Certes non, nous ne voulons pas. Mais que faire ?
- C’est très simple : vous qui avez de bon crocs, vous allez
mettre la viande en morceaux. Ensuite, je monterai ces morceaux
en haut de cet arbre qui se dresse tout près d’ici, ils
sécheront sans pourrir et, ainsi accrochés si haut, ni la hyène,
ni le chacal ne pourront les prendre.
- Fameuse idée, mon ami ! Ils se mirent à l’œuvre aussitôt, et
bientôt, il ne resta plus sur le sol que les os du bœuf, ses
cornes et ses sabots.
e
soir du même jour, le chien dit au chat :
- Ami chat, il est temps de dîner, je crois !
- C’est vrai, camarade, allons à notre garde-manger.
Le chat grimpa dans l’arbre et commença de grignoter, croquer,
se régaler tout à son aise. Assis au pied de l’arbre, nez en
l’air, le chien le regardait faire. Au bout d’un moment, il
lança un bref aboiement :
- Ami chat ?
- Qu’y a-t-il, camarade ?
- J’ai faim !
- Venez avec moi, mon cher compagnon, venez vite ! La viande est
excellente vraiment, et je vous réserve les morceaux les plus
succulents !
- Ami chat, j’ai faim, te dis-je et ce n’est pas le moment de
plaisanter. Tu sais fort bien que je ne puis grimper à l’arbre !
Décroche ma part et laisse-la tomber.
- La laisser tomber ? Vous n’y songez pas ! Laisser tomber du
haut de cet arbre un si bon repas ! Il s’abîmerait dans sa chute
et ce serait vraiment dommage !
- Rat ! gronda le chien qui s’impatientait, j’ai faim et je n’ai
pas envie de rire. Descends-moi cette viande si tu ne veux pas
la jeter !
- Quelle excellente idée, cher ami ! Je m’excuse vivement de n’y
avoir pas encore songé !
e
chat décrocha un morceau de viande et commença de le descendre
le long des branches. Mais quand il fut arrivé à trois mètres du
sol, il l’accrocha de nouveau, et faisant semblant d’être
exténué de fatigue, il poussa un profond soupir.
- Ouf ! Le morceau était lourd, et j’ai cru que j’allais mourir
à la tâche ! En vérité, je ne puis le descendre plus bas. Mes
jambes refusent de me porter… Mais j’ai déjà fait la moitié du
chemin. A vous de faire l’autre. Sautez, camarade, sautez et
vous mangerez !
e
chien sauta, mais sans atteindre la viande. Il sauta encore et
encore, mais en vain : le morceau était trop haut pour ses
crocs.
Alors il comprit que le chat se moquait de lui. Il aboya avec
rage :
- Maudit chat, tu m’as trompé. Mais je me vengerai. Désormais,
je te déclare la guerre, à toi et à tous les tiens. Et, puisque
tu n’as pas voulu me donner cette viande que nous avons gagnée
ensemble, c’est toi que je mangerai quand je te rencontrerai…
’est depuis cette affaire-là que les chiens et les chats ne
s’aiment pas.
Adaptation d’un
conte anonyme africain – Illustrations de Catherine Bossart
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